Infections nosocomiales

Continuons ensemble la lutte contre les infections nosocomiales.

Dans la mythologie grecque, Hygie ou Hygée, est la fille d'Asclépios, dieu de la médecine, et d'Épione, déesse de la santé, de la propreté et de l'hygiène. Le mot « hygiène » vient d'ailleurs de son nom. Elle représente la santé préservée et symbolise également la médecine préventive.

Les infections à l’hôpital représentent un véritable enjeu de santé publique car elles sont responsables d’une morbidité et d’une mortalité non négligeable, et ont une incidence sur la qualité des soins et un impact financier.

Depuis plusieurs années, de nombreux textes législatifs ont contribué à la mise en œuvre de la lutte contre les infections nosocomiales, notamment par la création des Comité de Lutte contre les Infections (CLI) puis des Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) obligatoires depuis 1988, puis par la mise en place obligatoire d’équipes opérationnelles depuis 2001.

Le CLIN a évolué et correspond désormais à une sous–commission de la Commission Médiale d’Établissement.

La Commission Médiale d’Établissement ayant pour missions :

  • la surveillance épidémiologique des Infections Associées aux Soins (IAS)
  • la prévention des IAS
  • la formation et/ou l’information des personnels médicaux et soignants
  • l’évaluation des pratiques
  • la maitrise des Bactéries Multirésistantes (BMR)
  • le bon usage des antibiotiques.

Le Service de Lutte contre les Infections Nosocomiales (SLIN)

Depuis les années 1970, l’hôpital Henri Duffaut s’est engagé dans une démarche de prévention des infections nosocomiales. Anciennement appelé service d’hygiène et de désinfection et composé d’une surveillance et de 3 agents de désinfection, il a évolué pour devenir au début des années 2000 le Service de Lutte contre les Infections Nosocomiales (SLIN).

Le SLIN est une équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière composée de :

  • un médecin hygiéniste chef de service
  • deux infirmiers hygiénistes
  • un bio-technicien
  • un cadre de santé hygiéniste
  • un adjoint des cadres
  • une secrétaire.

Cette équipe pluridisciplinaire applique un plan d’actions et intervient auprès de toutes les catégories professionnelles de l’établissement.

Chaque année, un programme d’actions est établi et présenté aux instances et aux représentants des usagers. Le SLIN a également l’obligation d’établir un bilan d’activité qu’il transmet au Ministère de la santé. Ce dernier décrit en détail la manière dont la prévention est organisée dans l’établissement ainsi que certains résultats obtenus à travers des critères :

  • ICALIN : organisation, moyens et actions de l’établissement dans la lutte contre les IAS
  • ICHSA : consommation de solution hydro-alcoolique
  • ICAISO : surveillance des infections sur site opératoire
  • etc.

En pratique

En 2012, le SLIN a réalisé plus de 450 enquêtes/suivis dans le cadre de :

  • la suspicion ou les cas avérés de tuberculose
  • la mise en place des précautions complémentaires (BMR, clostridium difficile)
  • le suivi des épidémies : grippe, VRS, etc.

Le SLIN dispense de manière continue des formations :

  • au risque infectieux (à raison de 2 jours tous les 2 mois, soit 100 agents)
  • à l’entretien des locaux et aux précautions complémentaires sur des nouvelles pratiques professionnelles (picc line) ou sur des nouveaux dispositifs médicaux (180 agents).

De plus, le SLIN

  • intervient auprès des Instituts de Formations en Soins Infirmiers (IFSI), écoles d’ambulanciers, Instituts de Formations des Auxiliaires de Puériculture (IFAP)
  • réalise des audits et des évaluations de pratiques (déchets, bloc opératoire, etc)
  • met à jour systématiquement les protocoles en fonction des nouvelles recommandations, conférences de consensus ou changements de matériels
  • assure le suivi des travaux, la maintenance des blocs opératoires
  • participe à des enquêtes nationales de surveillance.

Le Laboratoire d’Environnement Hygiène

Le Laboratoire d’Environnement Hygiène (Laboratoire EH) est créé en 2004 par le SLIN. Une technicienne bio-hygiéniste pratique les analyses d’environnement (air, eau, matériel) et participe ainsi aux missions du SLIN dans la gestion du risque infectieux lié à l’environnement dans les secteurs à risque (blocs, réanimation, stérilisation, etc) et sur les matériels sensibles (endoscopes digestifs, bronchiques).

Cette activité représente :

  • 278 prélèvements d’air
  • 828 prélèvements d’eau
  • 85 prélèvements d’endoscopes
  • 241 prélèvements des générateurs d’hémodialyse
  • 41 prélèvements de surface.

Depuis 3 ans, le laboratoire EH s’est engagé dans une démarche de certification « COFRAC » pour répondre aux exigences légales et réglementaires de la norme ISO/CEI 17025 qui s’appliquent à la recherche de Légionelles sur eaux propres.

L’ INTERCLIN 84

Depuis 1998, l’INTERCLIN 84 regroupe la quasi-totalité des établissements de santé publics et privés du département de Vaucluse.

Le SLIN participe activement à ce travail en réseau avec :

  • l’élaboration de protocoles inter-établissement pour une prise en charge coordonnée des patients et l’utilisation des antibiotiques
  • l’assistance technique et les conseils dispensés aux établissements demandeurs
  • la mise en place de formations dispensées par les membres de l’INTERCLIN, même auprès d’entreprises hors du système de santé : les tatoueurs par exemple.

Tout ce travail est accompli grâce à l’implication des équipes et des correspondants en hygiène.

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